NOTRE VILLAGE

début du XIVème siècle), le Bouteiller seigneurs de la Chesnaye-au-Bouteiller (en 1513), Alleaume (en 1644), Moreau (à la fin du XVIIème siècle), Magon seigneurs du Bosq (en 1754), Baudran (en 1759 et en 1789) ;

La maison (XVI-XVIIIème siècle), située au lieu-dit La Toisse ; la-maison

Les moulins à vent des Frêches et de Montpertuis (ou Maupertuis).

L’ancien manoir du Pré ou de la Pray, situé route de la Gouesnière. Propriété de la famille de Quelleneuc en 1513 ;

L’ancien manoir de la Ville-Aubert (ou Ville-au-Bel), situé route de Saint-Père-Marc-en-Poulet. Il possédait jadis une chapelle privée. La chapelle Sainte-Anne de la Ville-au-Bel dépendait de ce manoir, appartenant en 1513 à Alain Chohan. Elle fut en partie fondée par Laurent Bouesnel, sieur de l’Espine, décédé en 1663. En 1730, Nicolas Lebeurier, sous-diacre de la paroisse, en fut nommé chapelain par l’évêque ; il en prit possession le 11 avril 1731 et eut pour successeur en 1750 Louis Joanno, recteur de Lillemer ;

Les vannes de Saint-Guinoux, système hydraulique à double vanne, ont été construites au-dessus du Meleuc qui est l’un des principaux ruisseaux avec la Grande-Rosière.

Depuis le XVIIIe siècle les tentatives d’assèchement d’une partie des marais de Dol et de La Mare Saint-Coulban se sont multipliées afin de rendre les terres cultivables. Le projet des digues et marais de Dol envisagé en 1795 se concrétise en 1799 avec la création d’une association syndicale des propriétaires des digues et marais de Dol. vannesLes deux portes en bois des vannes de Saint-Guinoux se manipulent à l’aide d’un système de treuil. Mais durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands veulent noyer entièrement ces marais et ils détruisent alors les portes des vannages. Après la guerre, l’ensemble de ces systèmes hydrauliques a été révisé en conservant malgré tout l’esprit des anciens systèmes de vannage.

  • L’HISTOIRE DU VILLAGE

Saint-Guinoux vient de Guinou, confesseur breton du Vème siècle, ou de Guéthenoc, fils d’un roi breton.

La création de la paroisse de Saint-Guinoux remonte, semble-t-il, au VIIIème siècle. Dès le VIème siècle, on mentionne déjà l’existence d’un port surnommé Winiau où débarque en 548 saint Samson. L’existence de la paroisse est attestée dès 1249 sous l’appellation de “Sanctus Guehocus” (saint Guinoux) lors d’une donation de l’évêque de Dol à son chapitre. La paroisse de Saint-Guinoux est rattachée à celle de Châteauneuf entre 1802 et 1820, puis redevient paroisse indépendante en 1820.

Le Pouillé de Rennes stipule que si l’on en croit M. Chèvremont (les Mouvements du sol, 417 et suivant), Saint-Guinou (aujourd’hui, Saint-Guinoux) serait l’ancien port de Winiau, situé sur le Guyoul, et où débarqua saint Samson quand il vint en notre contrée vers l’an 548. Il est difficile de contrôler cette assertion, mais la paroisse de Saint-Guinoux est certainement ancienne. En 1249 il est fait mention de Saint-Guinoux à propos d’une donation faite par Etienne, évêque de Dol, à son Chapitre. Il lui abandonna la dîme des terres appelées les Réages, sises entre la Bruyère de Saint-Guinoux et le rocher de Montglu, « inter Brueriam Sancti Guehenoci et rocherium de Monglu » (Livre d’Alanus, analysé par Hévin). L’abbaye du Tronchet avait reçu quelques biens en Saint-Guinoux, car en 1682 les moines de ce monastère déclarèrent posséder un fief dit de Saint-Guinou ou de Courbaret. Un autre fief, appelé les Aumônes, appartenait à la fabrique de Saint-Guinoux, qui en rendit aveu en 1520. Les trésoriers déclarèrent même en 1682 que ce bailliage s’étendait « au bourg de Sainct-Guinou, au lieu des Aumosnes, de la Bertache et autres lieux » ; ils ajoutèrent qu’ils possédaient en outre neuf pièces de terre labourable et une dîme nommée le Dîmereau de la Fabrique (Archives Nationales, P. 1708). La paroisse de Saint-Guinoux fut supprimée en 1803 et son territoire uni à Châteauneuf ; mais elle continua cependant d’avoir un recteur jusqu’à sa réorganisation administrative en 1820 (Pouillé de Rennes).

On rencontre les appellations suivantes : Sanctus Guehenocus (en 1249), Sanctus Guicenous (au XIVème siècle), Saint-Guynou (en 1513), ecclesia de Sancto Guiceno (en 1516).

La seigneurie de Maupertuis : Le nom de Maupertuis a été assez célèbre au XVIIIème siècle pour qu’on s’intéresse à son origine ; or, le savant académicien, le spirituel rival de Voltaire, Moreau de Maupertuis, tirait ce nom d’une petite seigneurie sise au pays malouin et dont nous allons faire la brève histoire. Le manoir seigneurial de Maupertuis — simple métairie à la fin du XIXème siècle — se trouvait en la paroisse de Saint-Guinoux. blasonDe bonne heure, cette terre ainsi que ses fiefs appartinrent à la famille Gouyon. Fils ou petit-fils du sire de Matignon, Guillaume Gouyon était, au commencement du XIVème siècle, seigneur de Maupertuis ; il laissa cette seigneurie à sa fille Phelippotte Gouyon, femme de Guillaume Le Bouteiller, seigneur de la Chesnaye-au-Bouteiller en Roz-Landrieux. La famille Le Bouteiller tire son nom d’un droit de bouteillage fort étendu dont elle jouissait dès le XIème siècle ; elle avait aussi la charge de grand échanson à la cour de l’évêque de Dol, et la seigneurie de la Chesnaye semble avoir été le gage féodé de cette charge. Guillaume Le Bouteiller ratifia en 1380 le traité de Guérande et mourut en 1396, laissant de Phelippotte Gouyon plusieurs enfants dont l’aîné, nommé Guillaume comme son père, fut après lui seigneur de la Chesnaye-au-Bouteiller ; le cadet, Jean Ier Le Bouteiller, eut en partage les terre et seigneurie de Maupertuis, que ses descendants conservèrent pendant plus de deux siècles ; il fut chambellan du duc Jean IV en 1392 et épousa Jeanne de la Houssaye (Archives de la maison Le Bouteiller). De cette union sortit Jean II Le Bouteiller, seigneur de Maupertuis, qui s’unit : – 1° à Jeanne de la Motte, – 2° à Magdeleine de Trévecar ; chambellan du duc Jean V et son ambassadeur en Angleterre en 1417, il mourut peu avant 1439. Son fils Guillaume Le Bouteiller, également chambellan du duc et seigneur de Maupertuis, épousa Isabeau du Plessix (Archives de la maison Le Bouteiller). Leur fils Jean III Le Bouteiller, sire de Maupertuis, fut capitaine de Dol, chambellan du duc François II et son ambassadeur en Angleterre, chevalier de l’Hermine, grand-maître de l’artillerie de Bretagne, etc. (De Couffon – La Chevalerie de Bretagne, II, 444 et 489). Ce seigneur épousa Jeanne de Saint-Hilaire, dont il eut Jean IV. Jean IV Le Bouteiller, seigneur de Maupertuis, fut fait chevalier dès l’âge de dix-huit ans et reçut du roi Charles VIII la capitainerie de Jugon jusqu’à entier remboursement d’une somme de 1 800 livres qu’il avait déboursée de ses propres deniers pour les affaires du roi (Archives de la maison Le Bouteiller). Il s’était uni à Marguerite d’Ust, qui lui apporta la terre seigneuriale des Landes en Saint-Méloir-des-Ondes. Cette dame mourut le 21 décembre 1501 et son mari décéda lui-même avant 1513. Jean V Le Bouteiller, fils des précédents, seigneur des Landes à la mort de sa mère et de Maupertuis à celle de son père, fut commissaire des gentilshommes de l’évêché de Dol en 1519 et chevalier de l’Ordre du roi. Il épousa Anne de la Touche, dame de la Bretonnière en Parcé, et mourut en 1547. Son fils Jean VI Le Bouteiller, seigneur des Landes et de Maupertuis, s’unit à Jeanne du Boislehoux, morte le 4 février 1546. De ce mariage naquit Jean VII Le Bouteiller, seigneur de Maupertuis et des Landes, acquéreur en 1571 de la seigneurie de Laillé, chevalier de l’Ordre du roi, capitaine commandant en 1572 la noblesse de l’évêché de Dol. Ce seigneur rendit de grands services à Henri IV, comme le témoigne une lettre de ce roi (Voir De Carné – Les chevaliers bretons de Saint-Michel, 46). Il épousa : – 1° Jeanne Marquier, qui mourut au mois d’août 1574 et fut inhumée dans l’église de Laillé (Archives du château de Laillé) ; – 2° Claude du Hallay, dame du Breilrond, veuve de Gilles Brunel, seigneur de la Plesse. Jean VII Le Bouteiller mourut vers la fin de 1594, laissant ses seigneuries à son fils aîné, seul fruit de son premier mariage avec Jeanne Marquier. Celui-ci, Jean VIII Le Bouteiller, seigneur de Maupertuis, les Landes, Laillé, etc., décéda sans postérité, âgé de trente-trois ans, au château de l’Argentaye en Plancoët, du 21 au 22 décembre 1599. Son corps, apporté à Saint-Méloir, fut inhumé dans l’enfeu des Landes, au chanceau de l’église paroissiale (Registre des sépultures de Saint-Méloir-des-Ondes). Les seigneuries de Maupertuis et des Landes échurent alors au demi-frère du défunt, René Le Bouteiller, fils de Jean VII et de Claude du Hallay, et né en 1579. Sa mère vivait encore, habitant le manoir des Landes, et ce fut elle qui fournit, en qualité de douairière et de tutrice, le 6 juillet 1600, le minu de Maupertuis et des Landes au sire de Châteauneuf (Archives du château de Châteauneuf). Elle ne mourut, âgée de soixante-dix ans, qu’en 1619, et fut inhumée le 31 octobre dans le sanctuaire de l’église de Saint-Méloir. René Le Bouteiller, seigneur de Maupertuis et des Landes, épousa Françoise de Brégel, qui ne lui donna que des filles, mortes vraisemblablement jeunes ; lui-même décéda en 1620 et fut inhumé le 1er juin en l’église de Saint-Méloir (Abbé Pâris-Jallobert – Registres paroissiaux de Saint-Méloir, 8). Sa succession fut recueillie par son frère cadet Pierre Le Bouteiller. Ce seigneur vendit la seigneurie des Landes et conserva seulement celle de Maupertuis. Il épousa : – 1° vers 1626 Jeanne de Rosmadec ; – 2° Michelle Gaultier ; il mourut en 1640 et fut inhumé le 25 novembre dans l’enfeu de Mauper­tuis, au chanceau de l’église de Saint-Guinoux. La veuve de Pierre Le Bouteiller se remaria avec Jean Alleaume, sieur de la Lande ; l’un et l’autre achetèrent judiciairement, le 19 janvier 1644, la terre et la seigneurie de Maupertuis, vendues pour satisfaire les créanciers du seigneur défunt. En 1658 Jean Alleaume était mort et Michelle Gaultier, redevenue veuve, possédait seule les manoir, terres et fief de Maupertuis (Archives du château de Châteauneuf), qu’elle tenait encore en 1694 (Archives Nationales, P 1721). Ce dut être à la suite de sa mort, arrivée peu de temps après, que René Moreau, qualifié en 1700 de seigneur de Maupertuis, acheta cette terre ainsi que ses fiefs. Ce René Moreau était un célèbre corsaire (Voir Manet – Les Malouins célèbres), marié en 1694 à Jeanne Baudran et anobli en 1708 pour les services rendus sur mer au roi (Archives du Parlement de Bretagne, 31e reg. 200). Le nouveau seigneur de Maupertuis eut de son union deux fils : Pierre-Louis Moreau de Maupertuis, membre des Académies de France et de Berlin, marié en 1745 à Eléonore de Borck, fille d’honneur de la reine-mère, et décédé à Bâle en 1759 sans enfants légitimes ; sa veuve lui fit élever à Paris le magnifique mausolée qu’on peut encore admirer en l’église Saint-Roch ; pierre-louis-moreau-de-maupertuis — et Louis-Malo Moreau de Saint-Elier, qui hérita à la mort de son père de la seigneurie de Maupertuis, obtint en commende l’abbaye de Geneston et mourut le 3 mars 1754. La soeur de ces deux personnages, Jeanne-Marie Moreau, devint alors dame de Maupertuis. Veuve de Julien-Alain Magon, elle s’était remariée, le 8 mai 1731, dans la chapelle du manoir de Saint-Elier en Saint-Jouan-des-Guérets, à Nicolas Magon, seigneur du Boscq. Elle en eut une fille, Laurence-Eugénie Magon, qui épousa dans la même chapelle, le 24 avril 1759, Jean-Baptiste Baudran. Ce dernier, devenu par suite de son mariage seigneur de Maupertuis, décéda le 6 juillet 1773 au manoir de la Mettrie-aux-Chanoines en Paramé ; sa veuve lui survécut jusqu’au 1er mai 1793 (Abbé Pâris-Jallobert – Registres paroissiaux de Paramé).

La seigneurie de Maupertuis relevait presque entièrement du marquisat de Châteauneuf ; deux de ses fiefs étaient toutefois tenus de la châtellenie de Bonaban, Elle se composait : du Grand bailliage du Bourg en la paroisse de Saint-Guinoux, et ce fief donnait au seigneur de Maupertuis droit de juridiction en haute justice, droit de coutumes et trépas levés à la chaussée de Maupertuis, droit de fondation et de prééminences, banc à queue, enfeu et armoiries dans l’église de Saint-Guinoux ; — du bailliage des Afféages aussi en Saint-Guinoux ; — et des bailliages de la Ville-ès-Vieux et du Seiche en la paroisse de Bonaban. Le domaine proche de la seigneurie comprenait : le manoir de Maupertuis avec sa cour entourée de murailles et de douves, ses bois de décoration, son colombier et vingt-cinq journaux de terre labourable ; le tout tenu du sire de Châteauneuf « à debvoir de foy, hommage et rachapt, plus une rente annuelle de 11 sols 9 deniers, payable à la Saint-Gilles ». blason-famille-le-bouteiller
Enfin le seigneur de Maupertuis levait une dîme dans la paroisse de Saint-Guinoux (Archives du château de Châteauneuf). On retrouve encore aujourd’hui sur la façade de l’église de Saint-Guinoux les armoiries des Le Bouteiller, seigneurs de Maupertuis : d’argent à la bande fuselée de sable (abbé Guillotin de Corson).